samedi 29 décembre 2018

BOOMTOWNRATS 5 heures du matin BOOMTOWNRATS (lever du jour) Ils sont de plus en plus nombreux…Les RATS, de la ville moderne, LES RATS sont là ! En rangs serrés, flancs accolés, fourrure poisseuse. Ils progressent encore. Tels d’affreux rhizomes, ils rampent. Ils sont légions. Armée diabolique et sanguinaire. A l’aube rouge sang, ils ont faim. Ils s’étalent et grouillent. Sortent des égouts, cavalent à vue. IL FAIT FAIM ! Le sang appelle le sang ! Ils ont juste goûté à la fragilité fade et fondante des enfants de cette ville sans âme. Une ville déshumanisée. Où règne la peur de l’autre. Les RATS en bas résille frétillent et dansent une sarabande obscène. Avant le rituel. Besoin de chair fraîche ! Se repaître! Ils répondent à leurs instincts premiers. Leurs dents jaunes, aiguisées, luisent sur fond de bitume. Déchiqueter ce qui reste d’humains. Un peu ivres, Les Rats se pressent en houle ondulante et filent vers l’EHPAD. La maison de retraite. Là où on a remisé vite fait les « non rentables ». Débris humains. Ils se pourlèchent déjà : LES RATS, par avance, se délectent! Odeurs putrides, pansements purulents, urine. Escarres. Viscères. Pus, Plaies béantes. Chairs éclatées et mal soignées. Odeurs aseptisées. Par vague, ils grouillent dans les couloirs de la maison de retraite, se faufilent dans les chambres et rampent à tâtons, leurs petits yeux vifs injectés de sang. Se régaler de proies faciles. Presque consentantes. Les vieillards immobiles et inertes n’esquissent qu’à peine un geste sourd, en attente d’une mort quelconque. VITE ! Les égorger ! Les saigner ! Leur ronger jusqu’à la cloison nasale, exciser leurs yeux délavés, se régaler d’une chair un peur faisandée. C’est Noël à BOOMTOWNRATS ! Les RATS, de la ville moderne, LES RATS, sont là ! Boulot vite fait. Vite nourrie, la horde des RATS en bas résille repart, en liesse. Tague les murs souillés de sang au rouge à lèvres. Ils rallient et entraînent avec eux les autres bêtes affamées et sordides dans leur quête de nettoyage. Ou de perfection. Chacun son point de vue. 7 heures du matin BOOMTOWN RATS ! Réveil du fonctionnaire. Métro boulot dodo… Métro infesté d’une glorieuse vermine ! De celle qu’on rencontre, à chaque coin de guerre, les yeux fous, à la force diabolique : les rats se précipitent, gorgés de sang, plein de la morne vie des humains. Du plus petit au plus grand d’entre eux. Les RATS, de la ville moderne, LES RATS : Dents, griffes, muscles bandés. Facile de se ruer, ensemble, pour un grand festin sanguinaire. A présent, s’attaquer avec hargne. Combattre pour gagner contre l’humain. Les rats égorgent et saignent les passants aveugles et imprudents. Le sang ruisselle. Les murs éclaboussés rutilent sous le soleil montant ! Jour de gloire ! Pas de boulot aujourd’hui, les gars. On retourne au dodo ! Allongés dans de doux draps de sang. La foule animale grossit et rampe sous les ponts, escalade les murs, s’infiltre chez les gens et s’en prend d’abord aux femmes. Les RATS, de la ville moderne, LES RATS rampent entre leurs cuisses endormies et les pénètrent pour ronger jusqu’à leurs entrailles. BOOMTOWNRATS FIESTA ! : Plus d’enfant au sang rubicond, plus de vieux au sang contaminé, plus de femme au ventre porteur de vie. Seuls les hommes frappent, défoncent, assomment les rats de la barbarie, se loupent, se laissent déborder par la vague sauvage et se retrouvent à genoux, les deux mains dans la poisse et la tripaille, collés au sol, bouffés par des milliers de dents jaunies, zébrées de sang. BOOMTOWNRATS. Plus d’humains. Terreurs. Dégoût. Apocalypse. Les rats se marrent. Du métro tentaculaire de la ville moderne s’écoulent des rivières de sang. LES RATS de BOOMTOWNRATS. Les RATS, de la ville moderne, LES RATS sont là. Plus d’humains. Terreurs. Dégoût. Apocalypse. Les rats se marrent. Du métro tentaculaire de la ville moderne s’écoulent des rivières de sang. Les RATS, de la ville moderne, LES RATS sont là et règnent sur la ville. Marion LUBREAC (30/12/2018)

vendredi 4 février 2011

L OISEAU DE JADE

Comme ce pays, cet univers est triste, blême et sans attrait ! S’écrie l’oiseau de Jade en se posant doucement sur le sol…
D’un coup d’aile contre la poussière terne de notre terre, l’oiseau roi transforme le monde gris- noir en un monde bleuté, verdâtre, pur et étincelant…

Des maisons, des logis pauvres et riches, une multitude de gens en haillons sort en criant (Pauvres et riches ? Qu’est ce que ça veut dire ? Ils étaient tous misérables, misérablement bas, vicieux, sans qualité, leurs haillons représentaient l’intérieur de leur âme, noire, soudoyée !)

-L’oiseau de Jade ! L’oiseau roi ! Le sauveur est venu ! »
Les haillons sont tombés…Il n’y a plus que le jade, partout, dans les yeux, les cheveux, sous les ongles et dans les cœurs, tout respire le jade. C’est la joie, l’allégresse.

…Mais un prince déchu, un jaloux, un pervers, décide un jour de se débarrasser du gêneur merveilleux et de prendre sa place.
…Furtivement, il se glisse jusqu’au nid de jade…Il poignarde l’oiseau en plein cœur. Et l’oiseau disparaît, et les haillons repoussent sur le dos des méchants et le prince pervers reprend son univers…

L ARCHANGE

Tes yeux pleins d’amour
Dans mes yeux pleins de haine
Vaincront-ils ?
Ta bouche
Si douce
Tes mains de satin
Mon amour
Mon amour
Ma lumière
Mon auréole de beauté,
De pureté

Ouvre les yeux, que je noie mon âme
Ouvre moi les bras que je m’y perde encore

Tes yeux magiques et envoûtants
Ensorcèleront-ils mes regards de blasphème ?

Arrache-moi au pacte du sang
Arrache-moi d’un coup d’aile
Brise les bougies de vent
Ecarte-les, elles s’amoncèlent


Fais moi tienne
Que je t’appartienne
Que je revienne au monde des vivants
Enlève-moi aux ténèbres
Ange des dragons
Ange de Salomon !

L AME EN SANG

Le rubis éclate au fond du lac ambré de mes sombres années
Pierre de feu rutilante qui reflète mon âme en sang,
Au fond de ma tête déchirée
Echevelée de mille lambeaux putrides…

Pensée, souvenir, regret, étincelle du néant,
Plus de force, d’énergie, de volonté, suicide
D’un être devenu pourtant géant…

Le long des lourdes paupières mi-closes d’une éternité,
Murmurée, gémie, que l’on perd comme on perd un amant
Il faut la Vérité, détruire le masque,
Défoncer les murs de béton
Faire éclater les sons,
Pour qu’enfin règne le silence,
Plein, rond, heureux épanoui.

Le rubis de mon âme s’écoule doucement,
Rouge sombre, brûlant,
Pour étouffer la crise qui monte,
S’érige comme un mont de souffrance,
Et s’éteint, comme s’éteint la vie,
A pas feutrés, par surprise,
Sans bruit, méchamment,
Pour mourir dans un long hurlement.
Marion LUBREAC

JAMAIS VRAI

Jamais je ne me donnerai
Jamais, jamais,
Jamais je ne pourrai t’aimer
Jamais, jamais
Tu n’auras rien de mon moi intérieur
Tu n’obtiendras de moi qu’une grande douceur
Mais ne crois pas connaître la féline
Tu ne pourras aimer que la câline
Derrière mes yeux de jade
Se cachent des prunelles cruelles
Un jour, je vais te déchirer
Te mettre en mille pièces éclatées
Tu ne pourras rien, contre moi
Rien, contre moi
Jamais, jamais…
Le crois-tu, que je t’aime ?
Je n’aime que le Feu, le Vent, la Terre et la Lumière
L’eau de mon sang me fait vibrer
Contre toi, en animosité féroce
Mon amour sans lumière
Que jamais non, jamais
Je ne pourrai aimer.

FLEUR D AMERTUME

Image improbable de ton dédain,
Posée comme une fleur cruelle,
Une fleur de peau blême
Sur la terre déboisée, arrachée…
La tête enfouie sous les feuilles vermeilles
Mes pensées s’envolent, translucides, irréelles
Dans les cieux déchirés étouffés de nuages…

Son incertain de ta voix qui s’élève,
Forte mais lointaine, mal posée, dénudée,
Vision flottante, éclat d’un bruit blanc, rond,
Et l’être de volutes bleues s’évanouit, s’étrangle
Il porte ses mains noueuses à son col qui se serre
Ses yeux exorbités supplient
Qu’on l’aide ! Qu’on le déchire !
Qu’on l’arrache à la torture !

Image d’irréalité visionnaire,
Volute criarde, mariage de couleurs sonores
Ténuité qui vibre, se tord et se soulève
Tu te meurs dans la turpitude
Tu te repais de gloire
De dédain
D’amertume…

FLASH.

Ne plus penser…
Ne plus souffrir…
S’étendre dans la douceur
Hors de son corps
Hors de sa tête
MOURIR.

S’envoler loin…
Ne plus haïr…
Ne plus aimer
Ne plus regretter
Et se moquer
MOURIR.

Sentir ton corps
Se détacher du mien
Prendre mon envol
Vers d’autres infinis
Pleins
Ronds
Comme un ventre de femme fécond
Mourir dans un éclat de rire
Comme on fait la grimace.

Ce serait ça, la vie,
Vivre vraiment,
Vivre pleinement,
Comme on croque
Dans un fruit mûr…

…Pas dans le fruit
De l’arbre pourriture !

Marion LUBREAC